Le marché du travail et le chômage

Thème 7 : Quelle est l’influence de l’État sur l’évolution de l’emploi et du chômage ?

I Activité et chômage

Annexe 1 : Chômage, définitions (insee)

L’Insee mesure le chômage selon la définition du Bureau international du Travail L’Insee a adopté la définition du chômage et de l’emploi du Bureau international du Travail (BIT). Ces définitions sont appliquées par les instituts statistiques de la plupart des pays du monde et en particulier ceux de l’Union européenne. La mesure du chômage pose en effet des questions plus complexes qu’il n’y paraît. Un chômeur se caractérise-t-il par le fait de se déclarer : spontanément comme tel ? Comme une personne inscrite auprès de l’agence pour l’emploi ? Comme une personne cherchant effectivement un travail ?... Pour disposer d’une mesure stable dans le temps et harmonisée entre les différents pays, le BIT a proposé une définition mais aussi une méthode : partir de ce que disent les personnes sur leur recherche effective d’emploi et leur disponibilité pour travailler, en se référant à une période temporelle précise. Selon le BIT, une personne est considérée comme chômeur si elle remplit simultanément les critères suivants :

• avoir 15 ans ou plus

• être sans emploi au cours d’une semaine précise, dite « semaine de référence »

• avoir effectué, au cours des quatre dernières semaines, une démarche active de recherche d’emploi (réponse à une petite annonce, inscription dans une agence d’intérim, etc.) ou avoir trouvé un emploi qui commence dans moins de trois mois

• être disponible pour travailler dans les deux semaines à venir Une personne est considérée en emploi si elle a effectué au moins une heure de travail rémunéré au cours de la semaine de référence ou si elle a gardé un lien formel avec son emploi (congés annuels, maladie, maternité, etc.).

Cette définition de l’emploi est large : elle inclut des personnes occupées à temps très partiel ou sur des contrats très courts. Une personne est active si elle est en emploi ou au chômage. Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre de personnes actives. Il est calculé en moyenne sur le trimestre (taux de chômage trimestriel) ou sur l’année (taux de chômage annuel).

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Le nombre de chômeurs est calculé par l’Insee tous les trimestres, à partir de l’enquête Emploi, dont l’objectif principal est de mesurer le chômage au sens du BIT. L’Insee produit le taux de chômage et les principaux indicateurs du marché du travail au sens du BIT depuis 1975. Certains indicateurs ne sont cependant disponibles que sur une période plus récente : depuis 1982, voire depuis 2003, date depuis laquelle l’enquête est menée en continu sur l’ensemble de l’année.

Une autre mesure du chômage est produite tous les mois par le ministère du Travail et Pôle emploi. Il s’agit du nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) inscrits à Pôle emploi. Parmi les inscrits à Pôle emploi, on distingue 5 catégories, de A à E. La catégorie A correspond aux demandeurs d’emploi tenus d’effectuer des actes positifs de recherche d’emploi et sans emploi au cours du mois. Les critères définissant les chômeurs au sens du BIT et les demandeurs d’emploi en catégorie A semblent a priori proches. Toutefois, les deux populations ne se recouvrent pas totalement. Environ un chômeur au sens du BIT sur six se déclare comme étant non inscrit à Pôle emploi (par exemple, des jeunes qui ne s’inscrivent pas car ils ne peuvent prétendre à une indemnisation). À l’inverse, certains demandeurs d’emploi en catégorie A ne sont pas classés comme chômeurs au sens du BIT. C’est par exemple le cas des personnes qui n’ont effectué aucune autre démarche que le seul renouvellement de leur inscription à Pôle emploi.

Par ailleurs, alors que la mesure du chômage au sens du BIT repose sur les déclarations factuelles des personnes interrogées dans l’enquête Emploi, l’inscription sur les listes de Pôle emploi résulte d’une démarche administrative. Cette inscription peut être affectée par des changements de règles dans le suivi, l’accompagnement ou l’indemnisation des demandeurs d’emploi. Les déclarations des personnes dans l’enquête Emploi sont moins soumises à ces changements de règles administratives ou de gestion. Le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A est globalement plus élevé que celui des chômeurs au sens du BIT, les critères de recherche active et de disponibilité des personnes n’étant pas mesurés de la même manière selon les deux concepts.

Les critères de chômage au sens du BIT définissent des frontières qui peuvent paraître trop tranchées entre emploi, chômage et inactivité. C’est pourquoi des indicateurs complémentaires sont nécessaires pour cerner la diversité des situations. Ils font eux aux aussi l’objet d’une harmonisation internationale : le halo autour du chômage (à la frontière entre chômage et inactivité) et les situations de sous-emploi (à la frontière entre emploi et chômage).

Le halo autour du chômage

Le halo autour du chômage est composé de personnes sans emploi qui ne sont pas considérées comme chômeurs au sens du BIT, mais dont la situation s’en rapproche. Ces personnes déclarent souhaiter travailler ou rechercher un emploi, mais elles :

• ne sont pas disponibles dans les quinze jours pour occuper un emploi (par exemple elles suivent une formation, ont des problèmes de santé ou doivent s’occuper de leurs enfants) ;

• et/ou n’ont pas fait de démarche active de recherche d’emploi au cours des quatre dernières semaines.

Le sous-emploi

Le sous-emploi comprend des personnes qui ont un emploi et qui travaillent involontairement moins que ce qu’elles souhaitent :

• principalement, il s’agit de personnes travaillant à « temps partiel subi » : elles ont un emploi à temps partiel mais souhaitent travailler davantage et sont disponibles pour le faire, qu’elles recherchent ou non un emploi ;

• l’Insee compte également en sous-emploi les personnes à temps complet ou partiel qui ont involontairement travaillé moins que d’habitude (pour des raisons de chômage technique, mauvais temps, réduction saisonnière d’activité…). L’Insee publie chaque trimestre le nombre de personnes dans le halo autour du chômage et de personnes en sous-emploi.

En 2015, 1,4 million de personnes sont dans le halo du chômage et 1,7 million de personnes sont en situation de sous-emploi.

1. Définissez le chômage au sens du BIT.

2. Qui compose la population active ?

3. Déterminez le calcul du taux de chômage.

4. Dans les situations suivantes, indiquez si la personne est au chômage au sens du BIT :

a. M. Dumont travaille à temps partiel et souhaiterait bénéficier d’un temps plein pour augmenter ses revenus.

b. Mme Bouali recherche un emploi car le sien ne répond pas à ses attentes.

c. M. Daniek vient de créer son entreprise dans le commerce de fruits et légumes.

d. Mme Papi est au chômage partiel à cause de l’épidémie de Covid-19.

Nathan est étudiant en BTS Commerce international.

e. M. Goma travaillait en Intérim. Aujourd’hui, il ne travaille plus car ses enfants sont en bas âge et il souhaite en profiter.

f. Sonia vient de finir ses études. Elle n’a pas d’emploi. Depuis 2 mois, elle profite de ses vacances d’été.

g. Mme Wiciak a été licencié pour raison économique. Inscrite à pôle emploi, elle recherche actuellement un travail. Elle a un entretien de recrutement demain matin.

Annexe 2 : Le taux d’emploi (insee)

Le taux d'emploi d'une classe d'individus est calculé en rapportant le nombre d'individus de la classe ayant un emploi au nombre total d'individus dans la classe. Il peut être calculé sur l'ensemble de la population d'un pays, mais on se limite le plus souvent à la population en âge de travailler (généralement définie, en comparaison internationale, comme les personnes âgées de 15 à 64 ans), ou à une sous-catégorie de la population en âge de travailler (femmes de 25 à 29 ans par exemple).

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5. Définissez le taux d’emploi et précisez son mode de calcul.

6. Comment a évolué le taux d’emploi en France depuis 2003 et notamment par rapport au taux d’emploi de l’UE à 28 ?

7. Comparez le taux d’emploi masculin et féminin en France ?

Annexe 3 : Taux d’activité

Le taux d'activité est le rapport entre le nombre d'actifs (actifs occupés et chômeurs) et l'ensemble de la population correspondante.

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Annexe 4 : Le plein emploi (vie-publique.fr)

Quelles différences entre faible niveau de chômage et plein emploi ?

Le chômage est défini comme la situation d'un individu sans emploi et à la recherche d'un emploi. les chômeurs sont comptabilisés dans la population active. Lorsque la demande de travail est supérieure à l'offre de travail émanant des salariés, le marché du travail est en situation de plein emploi.

Le plein emploi correspond à un état du marché du travail caractérisé par l'emploi de toutes les personnes appartenant à la population active. les individus qui souhaitent trouver un emploi n'éprouvenr aucune dufficulté pour en trouver un. Cette notion qui apparaît au début du XXème siècle a été théorisée dans les années 1930 par l'économiuste britanique J-M Keynes.

Plein emploi et chômage frictionnel

Une situation de plein emploi ne signifie pas pour autant que le chômage a complètement disparu. Un chômage d'adaptation appelé chômage frictionnel (ou taux de chômage "incompressible") demeure. Celui-ci est lié aux périodes inévitables d'inactivité entre les deux emplois et au délai nécessaire pour accéder au marché du travail à la fin des études.

Selon l'organisation internationale du travail (OIT), le marché du travail est en situation de plein emploi quand le taux de chômage est inférieur à 5%. selon la fluidité du marché, le taux de chômage correspondant au plein emploi peut néanmoins varier et se situer plus ou moins bas. l'économie américaine, par exemple, se trouvait en avril 2019 en situation de plein emploi avec un taux de chômage de 3,6% de la population active, un des taux les plus bas depuis 1969. En France, le chômage frictionnel se situerait désormais aux environs de 4,5%, un taux qui n'a pas été atteint depuis la fin des années 1970.

Plein emploi et sous-emploi

La définition du plein emploi basée sur le seul taux de chômage est remise en question par certains économistes car celle-ci ne tient pas compte du sous-emploi, c'est-à-dire des personnes travaillant à temps partiel mais qui souhaiteraient travailler davantage ou des inactifs qui ont renoncé à cherché un emploi mais qui pourraient revenir sur le marché du travail. C'est le cas notamment du Royaume-Uni qui connaît en 2019 le plein emploi mais au prix d'un niveau de sous-emploi élevé, en raison du développement de formes d'emplois précaires.

D'une manière générale, les frontières entre activité et inactivité sont de plus en plus floues avec l'appartion de nombreuses situations intermédiaires et le développement de formes d'emplois atypiques (contrats très courts, temps partiel subi, travail indépendant, etc.), rendant la mesure du chômage de plus en plus difficile.

8. Distinguez plein emploi et sous-emploi.

9. Qu’est-ce que le chômage frictionnel ?

10. Quel serait le niveau du chômage frictionnel en France ?

11. Peut-on réduire le chômage frictionnel ?

Annexe 5 : Chômage structurel et chômage conjoncturel (etudiant.lefigaro.fr)

[…] On envisage alors deux types de chômage : le chômage conjoncturel qui est lié au court terme et qui dépend principalement de l’état de l’économie et le chômage structurel qui est lié au long terme, celui-ci peut être dû à la trop forte rigidité du marché du travail ou encore à l’inadéquation entre les qualifications des demandeurs d’emplois et les attentes des offreurs d’emplois. Conclusion : Il y a donc deux moyens de réduire le chômage, soit il faut relancer l’activité économique pour réduire le chômage conjoncturel soit il faut flexibiliser le marché du travail afin de réduire le chômage structurel mais ce, au détriment de la sécurité de l’emploi et des conditions de travail.

12. Distinguez le chômage structurel et le chômage conjoncturel.

13. Identifiez et expliquez les moyens cités pour réduire le chômage.

Annexe 6 : centralcharts.com

Le chômage volontaire correspond au chômeurs ne souhaitant pas intégrer le marché du travail du fait d'un niveau de salaire trop faible proposé par les employeurs. Ces chômeurs ont les qualifications nécessaires pour trouver un emploi mais ils ne veulent tout simplement pas travailler.

Keynes donna de cette expression une définition différente, beaucoup plus étroite [selon lui le chômage est essentiellement involontaire]. Le chômage involontaire est, selon lui, le chômage qui trouve son origine dans l'insuffisance de la demande de biens.

14. Comment en sciences économique peut-on affirmer qu’une personne est volontairement au chômage ?

15. Keynes est-il d’accord avec cette analyse ? Expliquez.

Annexe 7 : www.vie-publique.fr

Les enjeux du coût du travail

Dans le contexte de la mondialisation (ouverture internationale des économies), le niveau du coût du travail est un facteur déterminant, car il a une influence sur la compétitivité des entreprises et des économies nationales. Toutefois, un coût du travail élevé ne constitue pas nécessairement un obstacle à la compétitivité, si les salariés sont plus productifs (productivité du travail élevée), si la qualité des biens produits ou leur valeur sont les déterminants de la compétitivité.

Un coût du travail élevé est considéré par certains économistes comme un facteur explicatif du chômage, en particulier pour les emplois peu ou pas qualifiés. Dans ce cas, celui-ci peut en effet devenir un handicap pour l’entreprise car la productivité de ce type d’employé est faible. Le coût du travail peut inciter l’entreprise à limiter les embauches, à délocaliser ses usines dans des pays où la main-d’œuvre coûte moins cher ou à faire le choix de la robotisation contre l’emploi. Cette question du coût du travail est complexe car les cotisations sociales ou le salaire minimum, qui augmentent le coût du travail, offrent également un filet de sécurité aux salariés les moins qualifiés en leur garantissant un pouvoir d’achat minimum et une protection sociale.

16. Le coût du travail est-il la cause du chômage ?

Annexe 7 : Le chômage au 3ème trimestre 2020 (www.bfmtv.com)

Selon l'Insee, la France comptait au 3ème trimestre, 628.000 chômeurs de plus qu'au trimestre précédent. Il y a deux semaines, l'institut statistique du ministère du Travail affirmait qu'ils étaient un demi-million de moins. Grossière erreur ? Non. Juste une question de méthodologie.

Ce mardi l’Insee a dévoilé les résultats de son enquête trimestrielle sur le chômage. Selon cette nouvelle évaluation, la France comptait au 3ème trimestre 628.000 chômeurs de plus qu'au trimestre précédent. Une hausse spectaculaire (+30,8%). Depuis que l’institut statistique du ministère de l'Economie suit l’évolution du taux de chômage en France (1975), elle n’avait jamais observé une telle hausse. Si ce rebond a été aussi brutal, c’est qu’au deuxième trimestre, l’institut statistique du ministère de l'Economie avait, à l'inverse, observé une forte baisse. Baisse imputable à sa méthodologie.

Tous les trois mois, l'Insee évalue le nombre des chômeurs en procédant à un sondage massif (plus de 100.000 personnes interrogées). Et pour figurer parmi les demandeurs d'emploi, il faut ne pas avoir travaillé du tout durant la semaine précédente, être en mesure d'accepter un poste dans les quinze jours et avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent. Ces critères établis par le Bureau International du Travail permettent de comparer le niveau du chômage d'un pays à l'autre. Sauf que le long confinement du printemps a introduit une forme de biais: comment peut-on répondre qu'on est en recherche active d'emploi alors que l'on a pas le droit de sortir de chez soi? Voilà comment s'explique cette "baisse en trompe-l'oeil" du 2e trimestre.

Un demi-million de chômeurs en moins selon Pôle Emploi

Pour convaincante qu'elle soit, la démonstration n'en parait pas moins troublante. Comment l'Insee peut elle avoir observé la plus forte hausse du chômage sur un trimestre depuis au moins un demi-siècle, alors que la Dares, son équivalent au ministère de l'Emploi, affirmait deux semaines plus tôt, qu'au troisième trimestre le nombre des chômeurs (en catégorie A, c'est-à-dire sans aucun emploi) avait baissé de 11% soit près d'un demi-million de moins qu'au deuxième trimestre? Tout simplement, là encore, à cause du premier confinement.

Autorisées à mettre leurs salariés en chômage partiel, les entreprises dont l'activité avaient chuté ont aussi mis un terme aux contrats courts, renoncé à recruter des saisonniers et cesser de renouveler les CDD. De très nombreux hommes et femmes inscrites à Pôle Emploi qui parvenaient jusqu'alors à travailler, au moins partiellement, se sont donc retrouvés sans aucun emploi. D'où le gonflement du nombre des chômeurs en catégorie A au 2ème trimestre (+830.000 par rapport au 1er trimestre) et le reflux partiel observé durant l'été, grâce à la reprise de l'activité.

Le taux de chômage a retrouvé son niveau d'il y a 2 ans

L'Insee comme la Darès disent donc vrai. Même si elle n'évalue pas de la même façon les conséquences de cet événement inédit que fut le premier confinement. Mais, surtout, elles arrivent, fort logiquement, à la même conclusion: par rapport au début 2020, le chômage augmente clairement en France, en dépit d'un recours massif au chômage partiel, cette énorme bouée de sauvetage lancée par le gouvernement pour éviter aux entreprises de perdre des compétences qu'elles auraient du mal à recruter, une fois la reprise économique acquise. Le taux de chômage selon l'Insee a ainsi retrouvé, au troisième trimestre, le niveau (9%) qui était le sien deux ans plus tôt. Et dans les mois à venir, la tendance ne va pas s’inverser.

Les faillites, les plans sociaux vont se multiplier. Des secteurs qui étaient gros pourvoyeurs d’emplois (hôtellerie, restauration, commerce...) vont se délester d’une partie de leurs salariés. L’Insee table désormais sur un taux de chômage à 9,6% dans un an. C’est-à-dire le taux de chômage que connaissait la France au début du quinquennat d’Emmanuel Macron. Et la Banque de France est plus pessimiste. Dans ses dernières prévisions, elle estime qu'on restera au-dessus des 10% toute l’année prochaine, et qu'il faudra attendre 2022 pour repasser sous ce niveau.

17. Synthétisez cet article de presse.

  1. 18. Quelles sont les causes du chômage en France ?

II L’offre et la demande de travail

Annexe 8 : Le marché du travail

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SITUATION : La SAS « Meubles en kit » bénéficie d’un grand succès grâce à un business model atypique. Le chiffre d’affaires ne cesse de progresser depuis 5 ans. Le PDG de la société s’attend à une poursuite de la croissance l’an prochain. L’entreprise a pu investir dans une usine supplémentaire située dans les Vosges (88). La population locale est ravie car le bassin d’emploi concerné a dû faire face à plusieurs délocalisations vers les pays d’Europe de l’est ces dernières années. Cependant, les nouvelles machines -outils installées permettent de produire des meubles avec une plus grande productivité. 3 ouvriers au lieu de 4 sont nécessaires sur chaque machine. Un nouveau logiciel permet même d’automatiser certaines fonctions ce qui remplace l’intervention humaine et réduit d’autant la masse salariale. Aussi, certains salariés et syndicats de salariés commencent à se mobiliser pour obtenir des hausses de salaire. Le DRH a affirmé au cours d’une réunion, que la rémunération moyenne ne devait pas croître au-delà d’un certain seuil car cela risquerait ne nuire à la compétitivité-prix de l’entreprise. Le DRH signale par ailleurs que le gouvernement a décidé d’augmenter le SMIC de 2% cette année.

19. De qui émane la demande de travail sur le marché du travail ? et l’offre ?

20. De qui émane l’offre d’emploi ?

21. A quel moment, le marché du travail est-il à l’équilibre ?

22. Identifiez les facteurs influençant l’offre d’emploi/la demande de travail ?

_ ...

III Politiques de l’emploi

Annexe 9 : Quel est le champ de la politique de l’emploi ? (www.vie-publique.fr)

On entend par politique de l’emploi les interventions publiques qui ont pour objectif de corriger les déséquilibres et les conséquences néfastes du marché du travail. Les politiques de lutte contre le chômage en sont un des éléments parmi d’autres. En effet, le champ d’intervention est vaste et les mesures mises en œuvre nombreuses.

Les interventions générales bénéficient à l’ensemble des salariés quelles que soient leurs caractéristiques individuelles mais en lien avec leur situation sur le marché du travail. Il s’agit des :

  • Dispositifs d’allègements généraux de cotisations sociales ou d’impôts en faveur des bas salaires ou des heures supplémentaires ;
  • Incitations financières à l’emploi ;
  • Exonérations de cotisations sociales ou fiscales en faveur de certaines zones géographiques ou de certains secteurs économiques (hôtels-cafés-restaurants, services à la personne, agriculture).

Ces politiques visent à abaisser le coût du travail dans le but de maintenir ou d’encourager la création d’emplois. Elles permettent également d’améliorer la compétitivité des entreprises en diminuant le coût de la main-d’œuvre ou de redynamiser économiquement certaines zones géographiques en incitant les entreprises à s’y implanter.

Parmi les mesures ciblées, on trouve les dispositifs s’adressant à des catégories particulières, tels que les jeunes, les chômeurs de longue durée, les seniors, les personnes handicapées… Ces mesures permettent de compenser des difficultés spécifiques (manque ou absence de qualification, nécessité d’aménager un poste de travail par exemple) afin de rendre les populations cibles plus « employables ».

À ce premier niveau d’analyse, on peut en ajouter un second selon que ces mesures sont :

  • actives, c’est-à-dire qu’elles incitent le bénéficiaire à reprendre une activité professionnelle (par exemple la prime à l’emploi ou le RSA activité, remplacé en 2016 par la prime d’activité), à se former pour mieux répondre aux besoins du marché de l’emploi (dispositifs de formation professionnelle), à soutenir l’emploi (politiques d’exonération de charges sur les bas salaires) ;
  • passives, c’est-à-dire qu’elles permettent au bénéficiaire de faire face financièrement à la période de chômage (politiques d’indemnisation du chômage), ou qu’elles soutiennent les retraits d’activité (politiques de prise en charge des pré-retraites).

Annexe 10 : La politique de l’emploi (www.lemondepolitique.fr)

Un fort développement des dispositifs relatifs à l’emploi a été mis en place depuis les années 70, en réaction au chômage de masse ; le taux de chômage est en effet passé de 2,7% au début des années 1970 à 13% en 1993.

La politique de l’emploi concerne essentiellement certaines catégories d’individus (jeunes non qualifiés notamment). Cette politique particulière est établie dans le cadre de difficultés sociales ou de nécessité de réponse rapide à une crise sociale qui menacerait l’ordre public. L’emploi constitue en effet un secteur prépondérant pour les individus en ce sens qu’il est synonyme d’intégration sociale.

La politique de l’emploi reste du ressort de la compétence nationale, même si certaines compétences en la matière sont désormais communautaires. Ces dernières s’établissent dans le cadre de la Stratégie européenne pour l’emploi (SEE) depuis 1997.

Objectifs

Les objectifs de la politique de l’emploi sont variés en raison de sa complexité. Cette politique peut en effet aussi bien agir sur le nombre d’emplois, que sur les coûts du travail.

Elle vise à favoriser l’emploi, en créant des emplois ou en formant les travailleurs. Dans ce cadre, on peut limiter le coût du travail, ce qui augmente son volume (car les entreprises embauchent plus). On peut également accroitre le nombre d’offre d’emploi en limitant la durée de travail (travail à temps partiel).

Elle vise également à limiter les crises de l’emploi. Dans ce cadre, les préretraites autorisent le retrait anticipé de la vie active, ce qui permet d’augmenter le nombre d’emplois vacants. Les formations et les stages peuvent également permettre de faire renouer un travailleur avec le monde du travail en lui donnant les qualifications nécessaires pour qu’il retrouve du travail (formation tout au long de la vie). La crise de l’emploi relève également de l’exclusion du marché du travail ; des aides sont ainsi apportés aux chômeurs de longue durée, susceptibles d’être marginalisés. Sont également mises en place les primes pour l’emploi destinées à inciter au travail.

Fondements théoriques

Les néoclassiques

Le chômage vient selon eux des rigidités présentes sur le marché du travail. Le salaire ne peut alors pas ajuster le marché de l’offre et de la demande. Cela peut venir de facteurs endogènes ; c’est le cas du salaire minimum qui fixe le salaire d’équilibre à une base qui ne peut évoluer et s’ajuster au marché. Mais il peut aussi venir d’un coût de travail trop élevé. En effet, les entreprises cherchent à ce que leurs salariés leur rapportent autant qu’il coûte ; ainsi, la demande de travail est plus importante lorsque le salaire est bas. Il ne faut donc pas que le coût du travail soit trop élevé. Les néoclassiques préconisent donc la libéralisation du marché, qui doit s’autoréguler. Le chômage involontaire est dans ce cadre impossible (concurrence pure et parfaite) : il ne peut résulter que d’une volonté du chômeur de ne pas occuper une place à un salaire trop bas, qui pourtant est le salaire d’équilibre.

Les keynésiens

Pour Keynes, le chômage a des causes macroéconomiques. Les entreprises fixent en effet le niveau d’emploi en fonction de l’anticipation de la demande. C’est la demande de travail établie par les entreprises qui fixe le niveau d’emploi. L’emploi offert est en effet confronté à la population active, ce qui détermine le niveau de chômage. C’est donc en fonction des anticipations et de la confiance dans l’avenir que ce dernier est fixé. Il existe donc selon Keynes un chômage involontaire, qui peut simplement être enrayé par une politique expansive favorisant la demande car le chômage vient pour Keynes de l’insuffisance de celle-ci. La demande étant trop faible, les entreprises n’embauchent plus. Les salaires doivent donc diminuer pour que les entreprises embauchent davantage ; mais les salaires ne doivent pas être trop faibles car la demande se verrait diminuer, tout comme la consommation. Pour que la demande reste inchangée, une politique de soutien de la demande est donc nécessaire (hausse des dépenses budgétaires, baisse des impôts…).

Nouvelles théories

Parmi les nouveaux développements théoriques, on peut citer celui qui évoque les déqualifications des travailleurs. Après une longue période de chômage, les travailleurs sont déqualifiés en raison de l’absence d’influence qu’ils ont eue sur le niveau des salaires. Ces « outsiders » (en référence au modèle insiders-outsiders) n’ont en effet pas influencé la formation de l’équilibre sur le marché du travail. L’employabilité de ces personnes est limitée en raison de ce passage de chômage, ce qui a une incidence sur le taux de chômage.

L’application en France

Plusieurs périodes doivent être évoquées afin de comprendre l’évolution de la politique de l’emploi en France.

Favoriser le professionnalisme

La période suivant le premier choc pétrolier est caractérisée par le développement du chômage de masse. On considère alors que le chômage vient de facteurs individuels (insuffisance de formation, chômage de trop longue durée…). D’importantes actions de formation vont ainsi être proposées pour résoudre le problème. C’est ainsi que les jeunes deviendront des acteurs de ce dispositif institué par le gouvernement de Raymond Barre. Des pactes pour l’emploi des jeunes (formations et baisse du cout du travail) sont alors établis entre 1977 et 1981. Puis, l’insertion devient une priorité pour des jeunes qualifiés, non préparés à la vie professionnelle ; les stages d’initiation à la vie professionnelle sont notamment mis en place, tout comme les travaux d’utilité collective (stagiaires affectés à mi-temps dans des organismes à but non lucratif). Aussi, cette période ouvre la voie à un élargissement des personnes bénéficiaires de la préretraite.

Alléger le marché du travail

A la fin des années 1980, on va considérer que le marché du travail est trop rigide ; le coût du travail est trop élevé pour les emplois peu ou pas qualifiés. On remet en cause le SMIC, on supprime l’autorisation administrative pour les licenciements économiques, et on allège dans son ensemble le marché du travail. On va d’abord agir sur le coût du travail, avant de se tourner vers la réduction du temps de travail.

C’est ainsi qu’en 1989, des mesures d’exonération des cotisations sociales patronales sont établies pour les entreprises embauchant un premier salarié. En 1993, le dispositif est élargi pour les salaires inférieurs à 1,2 SMIC, puis inférieurs à 1,33 SMIC, ce qui concerne finalement 5 millions de personnes. Cela permet de stabiliser la part des emplois non qualifiés dans l’emploi total. Mais ces mesures présentent un coût non négligeable : 6 milliards d’euros par an sont dépensés pour ce dispositif.

Après avoir agi sur les coûts de travail, les choix politiques se tournent vers une réduction de la durée de travail. On pense alors qu’on se trouve face à un chômage keynésien, qui ne se résorbe pas, et qui pour être diminué à long terme, ne peut seulement reposer sur des allègements de cotisations sociales. Le gouvernement Jospin décide donc de faire passer la durée légale du travail à 35h, payées 39h. Cela doit inciter les entreprises à embaucher pour maintenir leur production. La loi Aubry I de 1998 fixe un calendrier de passage aux 35h (déterminé à janvier 2000 pour les entreprises de plus de 20 salariés et à 2002 pour les autres). Mais ces dispositifs sont accompagnés d’autres mesures ; la RTT (réduction du temps de travail) doit combiner trois éléments pour fonctionner, c’est la « condition des trois tiers » :

-          Un tiers vient de la modération salariale

-          Un tiers vient des grains de productivité (flexibilité du temps de travail)

-          Un tiers vient des aides de l’Etat (baisse des charges et compensation du surcoût salarial par des allègements de cotisations sociales patronales)

Si la RTT concerne essentiellement les grandes entreprises, près des deux tiers des salariés des secteurs associatif et concurrentiel ont une durée collective de travail de 35 heures en 2003. Une grande partie des salariés est donc concernée par la mesure. Les travaux de la DARES montrent que la RTT a permis de créer ou de sauvegarder près de 350 000 emplois.

Assouplir les mesures

Les mesures mises en place préalablement vont être conservées, mais elles vont se voir évoluer.

La loi Fillon de 2003 conserve les 35h mais fait passer le contingent légal annuel d’heures supplémentaires de 130 à 180. Cela permet de travailler 39h, sans toutefois avoir à recourir au mécanisme de repos compensateur obligatoire établi par la loi Aubry. Le coût des heures supplémentaire baisse également.

Plus récemment, des politiques allant dans le sens de l’insertion professionnelle ont été mise en place. Ainsi des contrats en alternance, des stages de formation à l’emploi (pour les chômeurs de longue durée), des contrats emploi solidarité, des contrats jeunes en entreprise… Certaines de ces mesures s’avèrent favorable à l’emploi puisque 75% des jeunes passés par le contrat en alternance trouvent un emploi.

La trappe à l’inactivité pose également problème : la reprise d’une activité ne serait pas assez attractive financièrement car les minimas sociaux peuvent permettre de vivre mieux qu’en travaillant (un SMIC à mi-temps par exemple). Les bénéficiaires des minimas sociaux auraient ainsi choisi de ne pas travailler. Les choix politiques se sont alors orientés vers un aménagement du passage de l’inactivité à l’emploi. C’est ce que le Revenu de Solidarité Active a institué en permettant à ces personnes de cumuler le salaire avec les aides sociales.

23. Identifiez les types de politique de l’emploi.

24. Recensez les mesures de politique active et de politique passive de l’emploi dans un tableau.

25. Quels seraient selon vous et à partir des documents précédents les intérêts de la politique active et de la politique passive de l’emploi ?

26. Identifiez chronologiquement les mesures étatiques de lutte contre le chômage en France.

27. Expliquez comment la politique budgétaire de relance et la politique monétaire de la BCE peuvent permettre de lutter contre le chômage conjoncturel.

Thème 7 : Quelle est l’influence de l’État sur l’évolution de l’emploi et du chômage ?

I Les composantes du marché du travail 

Au sens économique, le marché du travail est le lieu théorique de rencontre entre l’offre et la demande de travail.

Le marché du travail met en relation ceux qui offrent leur travail en échange d’une rémunération (les salariés) et ceux qui demandent de la main-d’œuvre pour leur activité de production (les entreprises).

II Les caractéristiques de l’offre de travail 

A. La population active et le taux d’activité

La population active regroupe l’ensemble des personnes occupant un emploi, salarié ou non, ainsi que celles recherchant un emploi (les chômeurs).

Entre 1975 et 2017, la population active a augmenté, passant de 21,8 à 29,7 millions de personnes. Dans le même temps, le nombre d’emplois en France, mesuré par les effectifs de la population active occupée, est passé de 21 millions à 26,9 millions, soit une augmentation.

Les chiffres de la population active permettent de calculer le taux d’activité au sein d’une nation. Le taux d’activité d’un groupe donné est le rapport des personnes actives de ce groupe à la population totale de ce groupe. Il s’exprime en pourcentage du groupe considéré.

Par exemple, en France, le taux d’activité des personnes en âge de travailler (15-64 ans) au 1er janvier 2013 se calcule ainsi :

nombre d'actifs/population totale entre 14 et 64 ans = 71,1 % (71,5% en 2017)

B. Les facteurs explicatifs de l’offre de travail

L’évolution de la population active et celle du taux d’activité dépendent de critères démographiques, sociologiques et juridiques :

– l’allongement de la durée des études retarde l’entrée des jeunes sur le marché du travail ;

– la hausse de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans (réforme de 2010) augmente le taux d’activité des seniors (50-64 ans) : 58,6 % pour les femmes et 65,6 % pour les hommes de plus de 50 ans en 2013 ;

– l’évolution démographique et la pyramide des âges : la population française augmente, soutenue par, outre le vieillissement démographique, un taux de fécondité parmi les plus élevés d’Europe (1,99 enfant par femme en 2013) ;

– l’évolution du solde migratoire mesure la différence entre le nombre de personnes entrées et sorties sur un territoire au cours d’une année. Entre 1950 et 1975, l’immigration contribuera activement à la croissance de la population active ; depuis 1975, l’influence de ce facteur diminue.

Chaque individu peut choisir, selon sa situation économique et personnelle, entre travailler davantage (heures supplémentaires), travailler moins ou arrêter volontairement de travailler pour se consacrer à d’autres activités (formation, éducation des enfants…).

III Les caractéristiques de la demande de travail 

A. Les facteurs influençant la demande de travail

Pour produire, les entreprises combinent des facteurs de production (travail et capital). Le choix de leur combinaison productive résulte notamment du coût respectif des facteurs de production et donc de leur productivité respective. Si le capital a un coût moins élevé que le travail, les entreprises auront tendance à substituer du capital au travail.

Ainsi, le niveau des salaires et le poids des cotisations sociales constituent un facteur essentiel des décisions d’embauche. En effet, le coût du travail est une dépense pour l’entreprise. Dès lors, un coût du travail excessif peut avoir des effets pervers sur la création d’emplois.

Au sein de la zone euro, la France se distingue par le poids élevé des cotisations sociales applicables aux salaires (près de 40 %), notamment des charges patronales (30 %).

La conjoncture économique constitue également un déterminant de la demande de travail par les entreprises. En effet, si les entreprises anticipent une période de croissance et ainsi une hausse de la demande future, elles seront incitées à produire davantage et donc à embaucher.

B. La segmentation du marché : emplois typiques et atypiques

La norme en matière de contrat de travail est le contrat à durée indéterminée (CDI) à temps complet (88% des emplois). Cependant, une évolution marquante du marché du travail concerne les types d’emploi, avec une tendance générale à la hausse des formes particulières d’emploi : contrat à durée déterminée (CDD), contrat d’intérim, contrat aidé, contrat d’apprentissage. Entre 1982 et 2013, la part de ces formes d’emploi a plus que doublé, passant de 5 % à 12 % de l’emploi total. Les jeunes sont particulièrement touchés par ce phénomène de précarisation des emplois. On assiste donc à une segmentation entre les individus disposant d’un contrat typique (CDI à temps complet) et ceux qui n’obtiennent qu’une succession de contrats atypiques.

De même, le temps partiel subi (c’est-à-dire non choisi par le salarié) est en hausse. Cette évolution de la structure des emplois répond au besoin croissant de flexibilité de la part des entreprises, qui doivent s’adapter à un environnement de plus en plus instable et incertain.

IV Comment les salaires sont-ils fixés ?

Selon l’évolution du marché du travail, donc des variations de l’offre et de la demande, le salaire est susceptible de fluctuer à la hausse ou à la baisse.

Si l’offre est supérieure à la demande, le salaire diminue : l’importance de la main-d’œuvre disponible par rapport aux besoins permet en effet aux entreprises de proposer des salaires moins élevés.

Inversement, si la demande est supérieure à l’offre, le salaire augmente : les entreprises doivent augmenter les salaires proposés pour attirer les candidats.

Lors de l’embauche, le salaire, élément essentiel du contrat de travail, résulte d’une négociation individuelle entre l’employeur et l’employé, où chacun essaie de maximiser son intérêt.

Si le salaire reste le plus souvent imposé par l’employeur, il existe une marge de négociation au moment de l’embauche ou lors de l’entretien annuel d’évaluation de chaque salarié. Le pouvoir de négociation du salarié dépendra de son potentiel personnel et de la situation sur le marché du travail. 

Autre spécificité du marché du travail, les salaires font généralement l’objet d’une négociation entre les représentants de l’offre de travail (syndicats de salariés) et les représentants de la demande de travail (syndicats et organisations patronales).

Les négociations entre partenaires sociaux peuvent être engagées au niveau d’une entreprise ou d’une branche d’activité. Elles aboutissent à la conclusion d’accords ou de conventions collectives contenant, notamment, des grilles de salaires, traduisant la hiérarchie salariale adoptée dans l’entreprise ou la branche considérée. Ces grilles de salaires permettent de fixer une référence de salaire en fonction du poste occupé et de l’ancienneté du salarié. L’employeur est contraint de respecter les dispositions de la convention collective à laquelle il est soumis et de verser au salarié le minimum conventionnel répondant à sa classification professionnelle.

Les pouvoirs publics interviennent également dans la formation des salaires en fixant un cadre juridique, constitué par le droit social, pour protéger les salariés et rééquilibrer la relation entre employeurs et salariés.

Deux principales contraintes réglementaires concernent les salaires. Le Smic (salaire minimum interprofessionnel de croissance) correspond au salaire horaire plancher en dessous duquel il est impossible de rémunérer un salarié. Il est réévalué au minimum une fois par an, pour assurer aux personnes ayant un faible revenu la garantie de leur pouvoir d’achat. Le montant du Smic brut horaire, 1er janvier 2019, a été porté à 10,03€, soit 1 521,25€ brut mensuel.

Dans les entreprises où sont constituées une ou plusieurs sections syndicales d’organisations représentatives, l’employeur est tenu de convoquer les délégués syndicaux pour négocier sur les salaires chaque année.

V Comment définir et mesurer le chômage ?

A. La définition du chômage

L’Insee calcule chaque année le nombre de chômeurs en appliquant la définition officielle du Bureau international du travail (BIT) adoptée en 1982. Cette définition est utilisée pour effectuer les comparaisons internationales.

Au sens du BIT, un chômeur est une personne en âge de travailler (15 ans ou plus) qui répond simultanément à trois conditions :

– être sans emploi, c’est-à-dire ne pas avoir travaillé, ne serait-ce qu’une heure, durant une semaine de référence ;

– être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours ;

– avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.

Cependant, il n’est pas toujours facile de mesurer le nombre de chômeurs car les frontières entre emploi, inactivité et chômage sont parfois très minces. Par exemple, le chômage au sens du BIT ne tient pas compte des personnes qui recherchent un emploi sans être disponibles (parce qu’elles sont en formation ou en stage) ou de celles qui sont disponibles sans effectuer de démarches réelles parce qu’elles sont découragées.

B. La mesure du chômage

Le taux de chômage s’exprime en pourcentage de la population active et se mesure comme suit :

Taux de chômage = nombre de chômeurs/population active

En 2017, le taux de chômage en France métropolitaine s’établit à : 2,8 millions / 29,7 millions = 9,4 %.

Le chômage a fortement augmenté dans la plupart des pays développés à partir du début des années 1970. Son niveau record date de 1994, à plus de 12 %.

En France, si le chômage a diminué de 1997 à juin 2001, passant de plus de 12 à 8,8 %, on a assisté en parallèle à une croissance des emplois précaires puis à une nouvelle hausse du chômage depuis le second semestre 2001. À partir de 2005, le nombre de chômeurs connaît un recul historique pour s’établir en France à 7,8 % en 2007, pour une moyenne européenne de 7,1 %.

Depuis la crise économique mondiale de 2008, le chômage est remonté partout : 10 % en France fin 2014. Ce taux reste néanmoins inférieur à celui enregistré dans certains pays d’Europe : il atteint plus de 25 % en Grèce et en Espagne à la même date.

En 2019 le chômage se réduit à 8,5%.

VI Quelles sont les caractéristiques du chômage en France ?

Le chômage frappe toutes les catégories de la population active, mais certaines plus que d’autres. Les facteurs d’inégalités sont :

– l’âge : les jeunes subissent davantage le chômage que les seniors. Le taux de chômage des moins de 25 ans atteint 23,9 % en 2014 (contre 9,1 % pour les 25-49 ans). De plus, les jeunes sont les premiers concernés par les emplois précaires ;

– la catégorie socioprofessionnelle : les ouvriers non qualifiés (20,6 %) connaissent plus de chômage que les cadres (3,9 %).

Autre spécificité du chômage en France, la détérioration du marché du travail s’est traduite par une augmentation du poids des chômeurs de longue durée (plus d’un an). En 2013, 40,4 % de la population au chômage l’est depuis plus d’un an, contre 35,4 % en 2009.

Il touche particulièrement les seniors, qui éprouvent plus de difficultés à retrouver un emploi après un licenciement : 56,4 % des chômeurs de plus de 50 ans le sont depuis plus d’un an.

VII Quelle est l’origine du chômage ?

A. Le chômage conjoncturel

Le chômage conjoncturel est causé par un ralentissement temporaire de l’activité économique. Il est donc lié à la situation économique du moment (la « conjoncture »). En effet, une insuffisance de la demande qui s’adresse aux entreprises freine l’offre des entreprises qui n’auront pas intérêt à produire plus que ce niveau de demande car elles n’écouleront pas leur production. Elles devront donc réduire la quantité de facteurs de production utilisés, et notamment le facteur travail. Ainsi, l’insuffisance de l’activité économique explique la progression du chômage (ex. : les plans sociaux chez PSA). À l’inverse, lorsque la croissance repart, le chômage conjoncturel diminue.

B. Le chômage structurel

Le chômage structurel découle de déséquilibres structurels de l’économie : déséquilibres régionaux, inadaptation des qualifications, déclin d’activités traditionnelles, etc. Il s’agit d’un chômage qui perdure sur le long terme.

Les causes de ce type de chômage sont diverses. On retiendra essentiellement deux explications :

– l’inadéquation qualitative entre l’offre et la demande de travail : des offres d’emploi demeurent insatisfaites faute de pouvoir trouver sur le marché du travail les individus possédant les compétences recherchées. Par exemple, les périodes de mutation industrielle ont entraîné le déclin de certains secteurs au profit de nouveaux secteurs en développement nécessitant de nouvelles qualifications. Or, l’offre de travail des secteurs sinistrés ne correspond pas, d’un point de vue qualitatif, à la demande nouvelle de travail et crée un chômage durable. Ce fut le cas du secteur textile traditionnel en France ;

– l’insuffisante flexibilité du marché du travail, qui se manifeste par la rigidité des salaires à la baisse et une législation protectrice de l’emploi.

En effet, le coût du travail n’a cessé de croître depuis la Seconde Guerre mondiale, en raison d’une progression rapide des salaires et des cotisations sociales. Pour limiter leurs coûts, les entreprises peuvent être tentées de restreindre leurs effectifs ou de substituer du capital au travail, voire de délocaliser tout ou partie de leur production.

Le Smic (salaire minimum interprofessionnel de croissance) constitue ainsi un plancher qui limite la flexibilité des salaires, et donc le nombre d’emplois proposés par les entreprises.

De même, un droit social très protecteur (par exemple, sur les autorisations de licenciement) peut aboutir, par les contraintes qu’il exerce sur la gestion de l’emploi, à freiner l’embauche de crainte de difficultés à licencier en cas de retournement conjoncturel ou d’échec d’un projet économique.

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