La création et la répartition des richesses

I La combinaison des facteurs de production

 

ANNEXE 1 : Les facteurs de production (apprendre-gestion.com)

Tout ce qui est utilisé dans la production d’un produit (output) s’appelle ses intrants (input). Par exemple, pour produire du blé, un agriculteur utilise des intrants tels que la terre, un tracteur, des outils, des semences, du fumier, de l’eau et ses propres services. Toutes les entrées sont classées en deux groupes : les entrées primaires et les entrées secondaires. Les intrants primaires ne rendent que des services, tandis que les intrants secondaires sont fusionnés dans le produit pour lequel ils sont utilisés.

Dans l’exemple ci-dessus, le sol, les tracteurs, les outils et les services de l’agriculteur sont des intrants primaires car ils ne rendent que des services tandis que les semences, le fumier, l’eau et les insecticides sont des intrants secondaires car ils sont fusionnés dans le produit pour lequel ils sont utilisés. […]

 

ANNEXE 2 : Les facteurs de production (wikipedia.org)

[…]  Les quatre principaux facteurs de production apparaissent de nos jours être les suivants :

Les experts estiment que le capital immatériel représente entre 60 et 70 % de la valeur des entreprises. Certains mettent la connotation de ce quatrième facteur dans le concept Management.

L'investissement permet d'augmenter le volume des facteurs de production. La formation peut être considérée comme une forme d'investissement, puisqu'elle augmente les capacités du travailleur. […]

La SARL New Choco produit et commercialise des spécialités de chocolats. Ses recettes originales assurent la performance de l’entreprise et la satisfaction des clients qui se bousculent en boutique. New Choco emploie 4 chocolatiers et un apprenti et 3 conseillers vendeurs en boutique. L’entreprise dispose d’un laboratoire pour développer les nouvelles recettes et un atelier de fabrication tout équipé de 200m2. Le chef d’entreprise est meilleur ouvrier de France 2019. Il compte transmettre son savoir-faire à son équipe et ambitionne de développer ses activités à l’international. Les matières premières utilisés sont sélectionnées sur un critère purement qualitatif par le dirigeant.

1.      Identifiez et qualifiez les facteurs de production utilisés par l’entreprise New Choco.

Le chef d’entreprise souhaite acheter deux nouvelles tempéreuses à chocolat pour pourvoir augmenter la production et donc faire face à la demande croissante des clients. Il a mis aussi en place des formations à destination des conseillers vendeurs pour développer leur expertise dans les produits en chocolat.

2.      Identifiez et qualifiez les opérations économiques réalisées par l’entreprise.

3.      Expliquez leur intérêt.

 

ANNEXE 3 : La productivité (www.insee.fr)

En économie, la productivité est définie comme le rapport, en volume, entre une production et les ressources mises en œuvre pour l'obtenir.

La production désigne les biens et/ou les services produits. Les ressources mises en œuvre, dénommées aussi facteurs de production, désignent le travail, le capital technique (installations, machines, outillages...), les capitaux engagés, les consommations intermédiaires (matières premières, énergie, transport...), ainsi que des facteurs moins faciles à appréhender bien qu'extrêmement importants, tel le savoir-faire accumulé.

La productivité peut aussi être calculée par rapport à un seul type de ressources, le travail ou le capital. On parle alors de productivité apparente.

Une mesure couramment utilisée est celle de productivité apparente du travail. On peut également calculer une productivité apparente du capital.

[…] La productivité « apparente du travail » ne tient compte que du seul facteur travail comme ressource mise en œuvre. Le terme « apparente » rappelle que la productivité dépend de l'ensemble des facteurs de production et de la façon dont ils sont combinés.

La productivité apparente du travail est usuellement mesurée en rapportant la richesse créée au facteur travail :

·         La richesse créée est mesurée par la valeur ajoutée (évaluée en volume) ;

·         Seul le volume de travail mis en œuvre dans le processus de production est pris en compte et il peut être quantifié de plusieurs manières :

1.  Si le volume de travail est mesuré par le nombre d'heures travaillées, on parle de « productivité horaire apparente du travail » ;

2.  Si le volume de travail est mesuré par le nombre de personnes en emploi (personnes physiques), on parle de « productivité par tête ».

Le chef d’entreprise décide de spécialiser ses chocolatiers. Chacun devra dorénavant se limiter aux tâches d’un poste de travail. Chacun sera alors plus efficace. Un poste supplémentaire de chocolatier est créé. L’effectif dans l’atelier se monte donc à 5 employés. Il souhaite voir augmenter la productivité. La production passe de 500 chocolats par jour à 700.

4.       Définissez la notion de productivité.

5.       Calculez la productivité du travail (par tête et par jour) avant et après la réorganisation du travail. Que constatez-vous ?

ANNEXE 4 : Productivité : les faiblesses spécifiques de la France (www.lesechos.fr)

Pour le Conseil national de productivité, le manque de compétences de la population française explique les faibles gains de productivité et fait courir un risque à terme sur le niveau des prestations sociales. Il pointe aussi la mauvaise qualité du management hexagonal.

C'est un problème que tous les pays développés connaissent : les gains de productivité, qui sont la principale source de la croissance du PIB et donc du niveau de vie futur, ne cessent de baisser depuis les années 1970. Et la France ne fait pas exception.

Dans son premier rapport publié ce jeudi, le Conseil national de productivité (CNP), créé en 2018 à la demande du Conseil de l'Union européenne dans chaque Etat membre pour réfléchir à ces questions et qui regroupe une douzaine d'économistes, reconnaît que « la France est un pays avec un niveau élevé de productivité semblable à celui de l'Allemagne ». Mais la productivité d'une heure de travail n'a progressé que de 0,8 % par an en moyenne entre 2012 et 2017. Ce qui, à terme, met en danger le financement de l'Etat-providence et la transition écologique.

 

E3b

 

« Très inquiétant »

« Un dixième de point de gains de productivité en moins sur trente ans change tout dans le scénario que l'on peut faire sur la viabilité économique du système de retraite », souligne en particulier Philippe Martin, économiste et président du CNP.

Comme les autres pays, l'Hexagone a connu la désindustrialisation et donc le développement des services, dans lesquels les gains de productivité sont moindres. Mais « le point spécifique à la France, c'est l'insuffisance des compétences de la population », selon Philippe Martin. Le rapport souligne ainsi que « avec une déqualification au fil de la vie active, notamment par manque de formation continue et en particulier chez les salariés les plus précaires ».

Or, poursuit le président du CNP, « le niveau des Français ne rattrape pas les pays de tête de l'OCDE et c'est très inquiétant ». Car, en clair, un niveau en langues étrangères, mathématiques et français qui baisse à l'entrée en sixième, c'est le risque de voir le niveau de vie du pays reculer à long terme.

« Un retard »

Le rapport pointe aussi un déficit de compétence des managers. « Les enquêtes sur la qualité du management et des pratiques organisationnelles au sein des entreprises révèlent un score moyen de la France dans ce domaine », mettent en avant les économistes ayant participé à la rédaction. Les entreprises françaises seraient « relativement moins performantes sur les aspects humains du management » que dans les autres pays développés, notamment en matière d'autonomie des salariés, d'encadrement des managers et d'organisation du travail.

Conséquence, « les entreprises françaises accusent un retard dans l'adoption et la diffusion des technologies de l'information », constate le rapport, « ce qui pourrait notamment s'expliquer par ces mêmes insuffisances en matière de management et de compétences ». En effet, pour être bien utilisées, les nouvelles technologies nécessitent une hausse des qualifications.

Bref, à l'heure de la mondialisation, si les Français veulent garder un certain niveau de prospérité, cela passe nécessairement par un effort en matière d'éducation et de formation.

6.       Comment ont évolué les gains de productivité de l’économie française ces dernières années ?

7.       Comparez cette évolution aux autres pays européens.

8.       Identifiez les raisons de cette tendance.

9.       En quoi cette tendance est-elle un danger pour l’Etat-providence et la transition écologique ?

 

II La mesure de la production et ses prolongements

ANNEXE 5 : Qu’est-ce que le PIB ? (insee)

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10.       Donnez la définition de la valeur ajoutée. Précisez son calcul.

11.       Définissez l’indicateur du PIB. Comment peut-on le calculer ?

12.       Qu’appelle-t-on croissance économique ?

13.       Depuis quand la comptabilité nationale calcule-t-elle le PIB ?

14. Le cours d'économie auquel vous assistez est-il vendu ? A-t-il un prix de vente ? Peut-on mesurer la VA créée par le lycée GDLT ? Concluez quant au problème de l'évaluation de la production non marchande.

15.       Expliquez les limites du PIB comme indicateur de richesse.

16.       Recherchez sur Internet la composition de l’IDH ainsi que le classement international des pays selon det indicateur. Précisez en quoi il reflète mieux le niveau de vie des populations que le PIB.

ANNEXE 6 : Richesse par habitant : la France est-elle à la traîne ?

OUI // En cinq ans, sur le plan économique, la France a fait moins bien que la moyenne de la zone euro. Si l'on prend le PIB par habitant - un indicateur qui a l'avantage de permettre facilement de comparer la richesse créée par chaque pays sur une période donnée -, l'Hexagone est à la traîne. Certes, le PIB par habitant de la France, qui atteignait 31.800 euros en 2016, reste largement supérieur à celui de la zone euro, équivalent à 29.600 euros, mais il n'a grimpé que de 2 % entre 2012 et 2016, à la même vitesse que celui de l'Espagne. Sur la même période, celui de la zone euro a progressé de 3,9 % et celui de l'Allemagne, de 3 %. En revanche, celui de l'Italie a reculé de 3,4 %. Comment expliquer cette contre-performance ? La croissance du PIB français a été moins forte que chez nos voisins au cours du quinquennat et celle de la population reste relativement élevée. Mais il faut rappeler un fait : en terme de PIB par habitant depuis 2007, c'est-à-dire avant la crise, l'Hexagone ne démérite pas. Le PIB par habitant a baissé en Espagne, en Italie, en Finlande et au Portugal alors qu'il a légèrement grimpé - de 0,8 % - en France. Et, en Autriche, aux Pays-Bas ainsi qu'en Belgique, cet indicateur a augmenté dans les mêmes proportions qu'en France. L'Hexagone est le pays de la zone euro dont le PIB par habitant avait le moins reculé durant l'année 2009, celle où l'impact de la crise a été le plus violent. L'importance du filet de sécurité des prestations sociales empêche la France de plonger en période de récession. Le revers de la médaille, c'est que le rebond est moins fort lors de la reprise. L'Allemagne, elle, est la grande gagnante. Le PIB par habitant y a crû de 7 % depuis 2007, grâce à la croissance et à un nombre d'habitants qui a à peine progressé.

Mars 2017, www.lesechos.fr

17.      Qu’est-ce que le PIB par habitant ?

18.      Identifiez le PIB par habitant de la France en 2016 et comparez son évolution récente aux autres pays européens.

19.      Expliquez la phrase soulignée.

II La dynamique de la répartition des revenus

 

ANNEXE 7 : La valeur ajoutée brute par secteur institutionnel

E3i

20.       Identifiez les principaux secteurs institutionnels créateurs de VA. Donnez des exemples de production pour chacun.

ANNEXE 8 : Le partage de la valeur ajoutée

La répartition de la valeur ajoutée

La répartition de la valeur ajoutée est un enjeu économique majeur et revêt une dimension politique forte. Elle détermine la répartition des fruits de la production économique entre travail, capital et revenus prélevés par l’État.

La valeur ajoutée se répartit entre revenus du travail (les salaires), revenus du capital et prélèvements de l’État ou, plus simplement, entre les salaires, les bénéfices (mesurés en général par l’excédent brut d’exploitation) et les impôts.

Une augmentation de la part de la valeur ajoutée allant aux salaires vise à favoriser l’accroissement de la demande et ainsi à stimuler l’offre et l’emploi.
Si la part allant aux propriétaires du capital (les actionnaires) augmente, elle doit leur permettre de continuer d’apporter des capitaux dans une entreprise jugée rentable et de financer plus facilement les investissements.
La répartition du partage de la valeur ajoutée est globalement stable en France depuis trente ans. Selon l’INSEE, la part des salaires et traitements bruts était de 42,6% en 2016 (contre 40,9 % en 1990). [en 2016 :15,7% pour les cotisations patronales, 5,1% pour les impôts, 32,9% pour la rémunération du capital (intérêts, dividendes, autofinancement)]

www.vie-publique.fr

21.       Identifiez les acteurs bénéficiant d’une part de la valeur ajoutée.

22.       En quoi ce partage est-il un enjeu économique majeur ?

SITUATION : La SAS MobilierModerne fait face à un mouvement de grève de ses salariés. Ceux-ci exigent une hausse de 5% de leur salaire. Ils critiquent la décision du PDG d’augmenter la rémunération des actionnaires plutôt que de financer le développement de l’entreprise et la modernisation de l’usine.

23.       Pourquoi les actionnaires sont-ils rémunérés ?

24.       Pourquoi les salariés sont-ils rémunérés ?

25.       Peut-on augmenter la rémunération de chacun des acteurs ?

26.       Expliquez la position des salariés.

ANNEXE 9 : Les revenus primaires des ménages

E3j

27. Commentez la composition et l'évolution des revenus primaires des ménages.

ANNEXE 10 : Le revenu disponible avant et après redistribution (2013)

E3l

28.       Recherchez sur Internet la définition de la redistribution.

29.       La redistribution permet-elle de réduire les inégalités de revenu ?

 

 

ANNEXE 11 : Les inégalités en France

Dans l’ambitieuse devise de la France « liberté, égalité, fraternité », le deuxième point tient davantage, dans les faits, de l’idéal que de la réalité, tant les écarts de situation persistent entre les citoyens. C’est ce que relève le deuxième rapport de l’Observatoire des inégalités, publié jeudi 1er juin. Cette association, qui rassemble depuis 2003 une trentaine d’experts et chercheurs, s’appuie sur des statistiques diverses (Insee, ministères…) et travaux universitaires pour dresser un état des lieux des domaines où il est « urgent d’agir » pour réduire les décalages.

Plus d’un quart des revenus pour 10 % de la population

La première des inégalités est financière et concerne les revenus. Malgré le système de redistribution (impôts et prestations sociales), les 10 % des Français les plus riches possèdent à eux seuls plus du quart des revenus, soit dix fois plus que les 10 % les plus pauvres.

Les revenus des Français par décile en 2013

 

E3k

Des décalages qui s’amplifient dans le temps

Ces inégalités tendent à s’amplifier, puisque les augmentations de revenus ne profitent pas également à tous : entre 2003 et 2013, les plus modestes ont gagné en moyenne 2,3 % de pouvoir d’achat alors que sur la même période, les 10 % les plus riches ont vu leurs revenus augmenter vingt fois plus (42,4 % de hausse).

Les décalages entre les catégories professionnelles s’accroissent avec l’âge : alors qu’un cadre junior gagne 1,8 fois le salaire d’un ouvrier, cet écart passe de 1 à 3,6 en fin de carrière.

La moitié de la population se partage 8 % du patrimoine

Les inégalités sont encore plus flagrantes lorsqu’on observe le patrimoine des Français. L’ensemble des possessions des 50 % les plus pauvres ne représente que 8 % du patrimoine total, alors qu’à l’autre bout de l’échelle sociale, 1 % des Français les plus riches concentrent 17 % des richesses.

Certains écarts sont vertigineux : ainsi, la patronne de L’Oréal, Liliane Bettencourt, possède plus de 31,2 milliards d’euros, ce qui représente l’équivalent de 1,77 million d’années de salaire minimum (smic).

10 %, 19 %, 23 % ? Mesurer l’inégalité hommes-femmes

Les écarts salariaux entre les sexes peuvent s’appréhender de différentes manières, comme le rappelle le rapport de l’Observatoire des inégalités : selon le sens de lecture, les femmes gagnent en moyenne 18,6 % de moins que les hommes… ou bien les hommes gagnent 22,8 % de plus que les femmes. En tout cas, l’écart s’élève à 448 euros nets en 2014.

Une moyenne qui cache des écarts plus importants chez les cadres à hauts revenus (20 %) que chez les ouvriers (8,9 %), et des situations professionnelles diverses. En effet, les femmes occupent davantage d’emplois à temps partiel ou moins qualifiés. Mais même en corrigeant ces variations, l’écart résiduel (c’est-à-dire la discrimination inexpliquée) atteint 10,5 %.

Un million de pauvres supplémentaires en dix ans

Comment appréhender la pauvreté ? Cette réflexion a été longuement détaillée par l’Observatoire des inégalités. Statistiquement, deux seuils de pauvreté sont communément utilisés : 50 % du niveau de vie médian (celui qu’utilise le plus souvent l’Observatoire) ou 60 % (le seuil retenu par l’Insee). Dans les deux cas, le nombre de personnes qui n’atteignent pas ce niveau de vie a fortement augmenté, en raison de la crise de 2009 : on compte entre 950 000 et 1,2 million de pauvres supplémentaires entre 2004 et 2014, soit une hausse de 1,2 %.

Les jeunes sont les premières victimes de la pauvreté, selon le rapport : elle touche près de 900 000 enfants de moins de 10 ans, soit plus d’un sur dix, et près d’un adolescent sur huit en France.

Des inégalités qui commencent dès l’école

Le décalage de chances entre les enfants commence dès l’école primaire : selon le ministère de l’éducation nationale, plus de 20 % des élèves dont les parents sont sans emploi et 10 % des enfants d’ouvriers ont déjà redoublé à l’entrée en sixième, contre seulement 3 % des enfants de cadres. Le rapport souligne aussi le fait que dans les Segpa (classes adaptées aux élèves en difficulté), 90 % des élèves ont des parents ouvriers, employés ou inactifs.

Ces inégalités se retrouvent en fin de parcours scolaire. En effet, on constate de gros écarts entre les niveaux de diplôme obtenu par des élèves entrés en sixième en 1995, selon la profession de leurs parents. Les enfants de cadres supérieurs ou d’enseignants ont dix fois plus de chance d’obtenir un bac + 5 que les enfants d’ouvriers.

Les chiffres sont encore plus vertigineux concernant l’accès aux filières les plus prestigieuses : en 2015, plus des deux tiers (68,8 %) des élèves de l’Ecole nationale d’administration (ENA) avaient des parents cadres, contre seulement 4,4 % de parents ouvriers – alors qu’ils représentaient 20 % de la population active en 2014, selon l’Insee. Ils étaient également 63,7 % d’enfants de cadre à Polytechnique et 46 % dans les écoles d’ingénieurs.

Le rapport précise toutefois que tous les indicateurs ne sont pas dans le rouge. Ainsi, le taux de sortie précoce du système scolaire est moins élevé que la moyenne européenne (9,7 %, contre 13,1 % dans la zone euro, selon Eurostat) et l’indice de reproduction sociale n’est pas si mauvais : seuls 22 % des enfants de parents sortis de l’école après la 3e ne continuent pas leurs études au-delà, alors qu’ils sont 36 % en Allemagne.

www.lemonde.fr, mai 2017

30.       Relevez les inégalités présentées dans ce document.

 

 

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Thème 2 : La création et la répartition des richesses

I La combinaison des facteurs de production

  1. Les facteurs de production

Pour produire des biens et services (outputs), les producteurs (entreprises, organisations publiques, OSC) mobilisent des facteurs de production (inputs) :

_ Le facteur travail : Le facteur travail est constitué du personnel nécessaire pour produire. Le personnel apporte sa force de travail. Ce travail peut être manuel, intellectuel, sportif ou artistique. Ce facteur travail peut être mesuré quantitativement (effectif, volume horaire) mais aussi qualitativement (qualifications, compétences, motivation).

_ Le facteur capital technique (fixe) : Pour produire, il faut aussi du matériel, c’est-à-dire des biens durables (machines, outils informatiques, locaux). Ces éléments correspondent au capital technique.

_ Les ressources naturelles et au-delà des biens et services qui seront consommés (CI) : Il s’agit par exemple d’utiliser des matières premières (eau, électricité, produits agricoles, minerais, …).

_ L’information : Enfin, un salarié qui produit a besoin de matériels, de matières premières mais aussi d’informations techniques et procédurales. Il doit notamment connaître la quantité à produire et la façon de produire. Il faut donc que le producteur dispose d’information pour produire des biens et services.

NB : Les facteurs de production réutilisables sont appelés facteurs de production primaires. Ceux qui sont détruits ou consommés au cours de la production sont appelés les facteurs de production secondaires.

  1. L’investissement

Lorsqu’un producteur dépense de l’argent pour accroître, remplacer ou moderniser ses facteurs de production primaires, il réalise une opération économique : L’investissement.

Par exemple, une entreprise peut faire l’acquisition d’une nouvelle machine (investissement en capital technique). Elle peut aussi dépenser pour financer des formations pour le personnel (investissement en capital humain). L’investissement est appelé aussi « accumulation de capital ».

  1. La combinaison des facteurs de production

Pour produire des biens et services, il est nécessaire de combiner (d’utiliser ensemble) différents facteurs de production. C’est la combinaison productive. On dit que ces facteurs de production sont complémentaires. Cette combinaison doit être la plus efficace possible. En effet l’entreprise cherche à faire des bénéfices et les organisations publiques et OSC cherchent à satisfaire au mieux les usagers et bénéficiaires de leurs services. En d’autres termes, il faut produire « plus et mieux » avec les facteurs de production disponibles.

Parfois il est possible d’utiliser davantage de matériels que de travail humain (ou l’inverse). Par exemple, les activités de construction peuvent utiliser plus de machines ou plus de main d’œuvre. Dans ce cas, ces facteurs sont substituables. Dans ce cas, quelle combinaison retenir ? En général, un producteur fera le choix de la combinaison dont le coût et le plus faible pour maximiser son bénéfice.

  1. La productivité et les gains de productivité

Comment mesurer l’efficacité de la combinaison des facteurs de production ?

Il suffit de comparer la production de biens et services obtenue avec la quantité de facteurs de production utilisée.

On peut donc calculer la productivité.

La productivité est le rapport entre la production obtenue et la quantité de facteurs utilisée.

Exemple :            _ Productivité du travail (par tête) = quantité de biens et services / effectif

                               _ Productivité horaire du travail = quantité de biens et services / nombre d’heures de travail

Lorsque la productivité s’améliore, on parle de gain de productivité (à l’inverse, on parle de perte de productivité).

L’Insee calcule une productivité « apparente » du travail. Elle est dite « apparente » car l’efficacité du travail humain est étroitement liée au matériel mis à sa disposition. Cela signifie que la hausse de la productivité du travail pourrait en fait être liée à un investissement en capital technique (machine plus performante).

Pour l’Insee, mesurer séparément la productivité du travail et la productivité du capital technique peut manquer de pertinence, d’où le terme « apparente » et d’où la préférence de l’Insee pour le calcul de la productivité « globale » des facteurs de production (travail + capital fixe). En outre, l’Insee évalue la production de biens et services par la valeur ajoutée ce qui conduit à : Productivité globale des facteurs = VA / Coût du travail + capital fixe

II La mesure de la production et ses prolongements

  1. La valeur ajoutée (VA)

La VA mesure la production de richesses, c’est-à-dire la création de valeur par un producteur de biens ou services.

Pour l’entreprise, il s’agit de la différence entre la valeur de la production et la valeur des consommations intermédiaires utilisées pour produire : VA = CA (chiffre d’affaires) – CI (consommations intermédiaires).

En ce qui concerne la production non marchande, la création de valeur est mesurée à partir des coûts de production. En effet, les services non marchands des ISBLSM (institutions sans but lucratif au service des ménages) et des APU (administrations publiques) ne sont pas vendus sur un marché et il est donc impossible de calculer un chiffre d’affaires.

Les enjeux du partage de la valeur ajoutée

Le partage de la VA peut privilégier la rémunération du facteur travail ou la rémunération du capital.

En privilégiant les salariés, la répartition primaire favorise la hausse des rémunérations et donc le pouvoir d'achat des travailleurs. Il devrait en découler davantage de dépenses de consommation de biens et services et donc plus de satisfaction (utilité) pour les consommateurs. Cette hausse de la consommation incitera les entreprises à produire plus de biens et services et donc à créer des emplois. La croissance économique (hausse durable du PIB) doit augmenter.

En privilégiant l'autofinancement de l'entreprise, la répartition primaire pourrait favoriser les dépenses d'investissement. Ces investissements, qui incorporent du progrès technique permettraient d'accroître les performances de l'entreprise, sa compétitivité, sa productivité. Cela favoriserait la production de biens et services, la hausse de la VA et donc la croissance économique ainsi que la création d'emplois.

En privilégiant la hausse des dividendes pour les actionnaires, la répartition primaire incite les investisseurs à financer encore davantage la création et le développement des entreprises. En finançant plus de projets, plus d'investissements, la production de biens et services doit augmenter ainsi que la VA. La croissance économique est donc aussi favorisée.

NB : Ces arguments peuvent être utilisés dans les cas contraires. Ces arguments montrent que la répartition de la VA est un enjeu important pour la croissance économique mais aussi pour l'emploi, la consommation et l'investissement.

  1. Le PIB

Le produit intérieur brut (PIB) est un indicateur mesuré depuis la fin de la seconde guerre mondiale qui évalue la production de biens et services. Il est calculé par trimestre et par année. Il s’agit de la somme des VA générées par les unités de production.

Le PIB de la France était de 2322 milliards d’euros en 2019. Son évolution est mesurée par le taux de croissance du PIB. Celui-ci était de +2,3% en 2017 ; +1 ,8% en 2018 ; +1,5% en 2019. Il devrait selon les prévisions être de -9% à -11% en 2020. Cette chute historique est essentiellement liée à l’épidémie de covid 19.

L’évolution du PIB est irrégulière. A des périodes d’expansion, suivent des périodes de récession.

Cet indicateur permet de mesurer la croissance économique, définit comme la hausse durable de la production. Il est utilisé pour effectuer des comparaisons dans le temps et dans l’espace (comparaison internationale).

  1. Les limites du PIB

Le PIB est l’indicateur économique le plus scruté au monde. Cependant, il n’est pas parfait : il comporte des limites :

_ La production non-marchande y est sous-évaluée ;

_ La production domestique ou autoproduction n’est pas évaluée ;

_ Le bénévolat dans les associations ne peut être pris en compte ;

_ Le PIB ne tient pas compte des inégalités ni de l’impact environnemental de la production ;

_ Il ignore le bien-être des populations ;

_ Il est difficile d’estimer le travail non déclaré.

  1. L’IDH

Le PNUD (programme des nations unies pour le développement) de l’ONU a créé un indicateur composite beaucoup plus complet que le PIB. L’IDH (indicateur de développement humain) tient compte du PIB/habitant, de l’espérance de vie et du niveau d’éducation de la population. La France se situe au 26ème rang de ce classement en 2019. Les 4 premiers pays sont : Norvège, Suisse, Irlande, Allemagne. La Chine est 85ème et les USA 15ème.

III La dynamique de la répartition des revenus

  1. La VA par secteur institutionnel

En France en 2018, les principaux secteurs institutionnels créateurs de VA sont les entreprises (68% de la VA). Dans la comptabilité nationale les entreprises sont séparées en sociétés financières, sociétés non financières et entreprises individuelles. Les administrations publiques génèrent 18% de la VA. En effet l’interventionnisme de l’Etat est une caractéristique française depuis la fin de la 2nde guerre mondiale (Etat providence). Enfin Les ISBLSM génèrent 1,8% de la VA. Notons aussi que les ménages créent de la VA (loyers des propriétaires de logement).

  1. Les revenus primaires des ménages

La création de VA entraîne ensuite une répartition de celle-ci. Selon l’Insee en 2016, les ménages perçoivent des salaires (58% de la VA). 33% de la VA rémunère le capital (actionnaires, banques, autofinancement). 5,1% de la VA est prélevé sous forme d’impôts pour l’Etat.

Les revenus primaires des ménages sont essentiellement issus des salaires (70% de leurs revenus primaires en 2018). Certains perçoivent aussi des dividendes, intérêts et loyers. Ajoutons que les entrepreneurs individuels perçoivent des revenus « mixtes » puisqu’ils rémunèrent à la fois leur travail et leur investissement en capital.

  1. La redistribution

La redistribution ou répartition secondaire des revenus vise à corriger les inégalités de la répartition primaire de la VA. En effet, seuls les ménages participant à la production perçoivent des revenus primaires. Il en découle d’importantes difficultés sociales et économiques.

Pour réduire ces inégalités et la pauvreté, l’Etat met en place la redistribution. Il s’agit de prélever une partie des richesses (impôts, taxes, cotisations sociales) et de les redistribuer en fonction de critères sociaux. Les administrations publiques versent donc des prestations sociales (allocations familiales, allocations chômage, pensions de retraite, indemnités pour maladie ou accident du travail, allocations logement, RSA, …). Elles financent aussi des services publics pour tous (hôpitaux publics, transports collectifs, écoles, universités, …).

L’écart de revenu mesuré par le rapport interdécile est donc plus faible après redistribution. Il passe de 8,3 à 4 après redistribution si l’on compare le revenu moyen des 20% les plus pauvres au revenu moyen des 20% les plus riches (Insee 2015). Il passe de 21,1 à 5,7 si l’on compare les 10% les plus pauvres aux 10% les plus riches (Insee 2015).

La fiscalité peut aider en elle-même à réduire les inégalités. En effet, l’impôt sur le revenu est un impôt « progressif » contrairement à la TVA qui est un impôt « proportionnel ». Le taux de TVA est identique pour tous les consommateurs alors que le taux d’imposition à l’IR augmente en même temps que le revenu. Les ménages les plus aisés ont donc un taux d’imposition élevé (la dernière tranche est de 45% des revenus dépassant 157 806€ par an). A l’inverse, les ménages les plus modestes ne paient pas l’IR (57%). 10% des ménages (les plus riches) paient 70% de l’impôt sur le revenu en France.

 

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