I Qu’est-ce que la politique économique ?
A. La place de l’Etat dans l’économie
_ Le libéralisme économique : doctrine selon laquelle les acteurs économiques doivent pouvoir exercer aussi librement que possible leur action afin que l’économie fonctionne correctement. Il s’agit de laisser-faire et laisser-passer. Le libéralisme repose sur la liberté d’entreprendre, la liberté d’exploiter et la liberté de la concurrence. L’Etat assure les fonctions régaliennes (défense, justice, police, diplomatie). On parle d'Etat-gendarme. L'économie est uniquement régulée par les lois du marché.
_ L’interventionnisme économique : doctrine selon laquelle l’Etat doit intervenir pour réguler l’économie, notamment par la politique budgétaire pour stimuler l’activité. Il s’en suit un taux de prélèvement obligatoire élevé. On parle d'Etat-providence. Certains secteurs ou entreprises sont nationalisés, la protection sociale est très développée.
B. Les objectifs de la politique économique
La politique économique est l’ensemble des moyens utilisés par l’Etat pour stimuler, freiner, réguler l’activité économique. Elle cherche à réduire les déséquilibres (inflation, chômage, déficit commercial, déficit public) et à accélérer la croissance (PIB). Elle agit notamment sur la répartition des richesses, la production des services publics, la règlementation de la concurrence sur les marchés. Elle se double d’une politique sociale (inégalités, pauvreté, exclusion sociale).
C. Les différents horizons des politiques économiques
_ La politique conjoncturelle regroupe les actions des administrations publiques destinées réguler l’activité économique et atteindre des objectifs de court terme en termes de croissance, inflation, emploi, commerce extérieur (carré magique de Kaldor).
_ La politique structurelle vise à modifier durablement et en profondeur la structure de l’économie, c’est-à-dire son fonctionnement. On pense à la politique de la concurrence, la politique industrielle, l’éducation, la santé ou aux réformes du marché du travail (flexisécurité).
II Quels sont les instruments de la politique économique ?
A. La conjoncture économique
B. La politique monétaire
La politique monétaire consiste essentiellement en zone euro à des augmentations ou diminutions du taux d’intérêt par la banque centrale européenne (BCE). Si elle diminue le taux d’intérêt, les banques commerciales peuvent se financer à moindre prix auprès de la BCE et peuvent donc accorder des crédits aux entreprises et aux ménages à des conditions plus favorables. Cela favorise l’investissement, la consommation et donc la production de biens et services (PIB).
A l’inverse, la BCE peut augmenter le taux d’intérêt pour réduire la croissance du crédit par les banques commerciales et ainsi éviter la « surchauffe » qui entraîne de l’inflation. En effet les crédits font les dépôts c'est-à-dire que les crédits créent de la monnaie ; si la quantité de monnaie en circulation est trop importante par rapport aux besoins de l'économie, cela entraîne de l'inflation (théorie quantitative de la monnaie).
C. La politique budgétaire
Le budget de l’Etat se constitue des recettes (prélèvements obligatoires) et des dépenses publiques (éducation, santé, défense, justice, …).
En cas de récession, l’Etat peut accroître la demande globale pour relancer l’activité (politique de relance) en augmentant ses dépenses et/ou en diminuant les prélèvements obligatoire. Il en résulte un déficit public. A l’inverse, en situation d’expansion, l’Etat peut éviter la « surchauffe » et donc l’inflation (politique de stabilisation/rigueur/austérité) en réduisant les dépenses publiques et/ou en augmentant les prélèvements obligatoires. Il en résulte un rééquilibrage du budget.
III Les contraintes pesant sur les politiques économiques de la zone euro
A. La coordination des politiques économiques
Les pays membres de la zone euro connaissent des structures et des conjonctures spécifiques. Pourtant, ils disposent de la même monnaie et donc de la même politique monétaire. Le problème est que le niveau des taux d’intérêt peut être adapté pour certains pays mais pas pour tous.
En outre, les politiques budgétaires des Etats membres peuvent aller dans des sens opposés : stabilisation pour certains, relance pour d’autres. Cela pose la question de leur efficacité dans un ensemble économique si intégré et de leur compatibilité avec la politique monétaire.
Les rencontres et réunions des chefs d’Etat et de gouvernement en Europe sont notamment l’occasion de développer une coordination. On pense à l’adoption de critères de convergence dans les années 1990 pour adopter l’euro au 1er janvier 1999. On pense aussi aux plans de relance adoptés pendant la sévère récession de 2009 et aussi aux plans de rigueur mis en œuvre depuis 2011 pour faire face à la crise des dettes souveraines ou plus récemment le pacte de croissance de 2012 sur une initiative du président Hollande.
B. Le financement de la politique budgétaire
La politique budgétaire a creusé ces 40 dernières années des déficits importants. Les phases d’expansion auraient dû être utilisées à rétablir un équilibre des comptes publics, mais ce ne fut pas le cas dans de nombreux pays développés (notamment France, Italie, Espagne, USA, Japon, … Grèce).
Ces déficits publics sont financés par l’emprunt sur les marchés financiers. Mais cela accroît le risque de dépendance vis-à-vis d’investisseurs/spéculateurs internationaux et entrainer à terme la faillite de l’Etat ! Un effet « boule de neige » peut se mettre en place et qui pose la question de la soutenabilité de la dette dans son ensemble. De plus cela entraine un effet d’éviction puisque les capitaux disponibles ne se dirigent plus uniquement vers les investissements des entreprises mais vers le financement de dépenses publiques.
Ces déficits obligent l’Etat à augmenter les prélèvements obligatoires et/ou réduire les dépenses publiques. Le problème est qu’un taux de prélèvement obligatoire élevé désincite au travail et nuit à la création d’entreprise. Cela pourrait même entrainer des délocalisations et une fuite des capitaux et « des cerveaux ». Aussi réduire les dépenses publiques a un effet récessif d’autant plus visible que la croissance en zone euro depuis 2009 est très faible en moyenne.
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