1. Décrivez l'évolution du commerce mondial (long terme, moyen terme, court terme).
Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, le commerce mondiale a augmenté de façon quasi exponentielle. Il a été multiplié par 10 depuis 1974, par 3 depuis 1991 ! On parle depuis les années 1980 d'accélération de la mondialisation.
On peut observer nénmoins des périodes de ralentissement et même de léger repli (1986, 1993, 2002, 2009). La croissance du commerce mondial n'est donc pas régulière. Elle est liée aux fluctuations de la croissance du PIB.
Les échanges internationationaux ont ralenti en 2019 à un point au plus bas depuis 10 ans. Selon l'OMC la croissance des EI serait de 1,2% seulement. Avec la pandémie de covid-19 en 2020, il est à craindre que le commerce mondial se contracte encore plus fortement.
2. Commentez l'évolution du solde du compte des transactions courantes de la France.
Le compte des transactions courantes est un tableau faisant partie de la balance des paiements. Ce document comptable enregistre les flux réels et monétaires entre la France et le reste du monde.
En 2017 et 2018, le solde du compte des transactions courantes de la France est déficitaire (-16,4 et -15,1 milliards d'€). Cela signifie que les importations sont supérieures aux exportations. Il est même constamment déficitaire depuis 2007 !
Cela est dû à la balance des biens qui enregistre un déficit de 49,3 milliards en 2018 dont 43,7 milliards pour l'énergie. En effet, la France doit importer tout le pétrole et le gaz dont son économie a besoin.
A l'inverse, la balance des services est exédentaire (+ 23,8 milliards en 2018) ainsi que les revenus primaires et secondaires (+10,3 milliards en 2018).
3. Quels sont les principaux secteurs économiques excédentaires et déficitaire en ce qui concerne la France ?
Les secteurs exportateurs et donc les plus compétitifs de la France sont : aéronautique/spatial (+31 milliards), cosmétiques (+15 milliards), IAA (+8 milliards) et l'industrie pharmaceutique (+6 milliards). Nous pensons evidemment à des entreprises comme Airbus, Sanofi, L'Oréal qui sont des leaders mondiaux dans leur domaine.
A l'inverse, certains secteurs sont nettement déficitaires. L'énergie (-45 milliards) affiche un lourd déficit car la France ne dispose pas de pétrole. Le textile est déficitaire, il est difficile de rivaliser avec les importations de produits en provenance de pays à bas coûts comme la Chine et les pays pays du sud asiatique. Depuis plusieurs années, le secteur automobile français est en difficulté (déficit de 15 milliards en 2019). cela est dû aux stratégies mises en oeuvre par nos deux constructeurs Renault et PSA.
4. Quelles régions dominent le commerce mondial ?
Le commerce mondial est dominé par la triade (Europe, Amérique du Nord, Asie) : 70% du commerce mondial. Les échanges en Europe apparaissent très importants sur cette carte car les échanges entre pays européens sont des exportations et importations ce qui n'est pas le cas entre les provinces chinoises et les Etats américains qui font partie du même pays.
4. Que peut-on constater en ce qui concerne le poids des pays dans le commerce mondial ?
Les pays du Nord dominent le commerce mondial (USA, Allemagne, R-U, France, Japon). Cependant on observe un poids croissant des pays émergents notamment des économies dynamiques d'Asie (Chine, Corée du sud, Thailand, Philippines, ...) et un déclin relatif des pays du nord (surtout depuis 2000).
5. Décrivez la composition et l'évolution des exportations mondiales.
Le commerce mondial est surtout composé de produits manufacturés (70% à 80%). Les produits agricoles ne représentent que 10% des échanges. Les produits des industries extractives comme le pétrole représentent 10% à 20% des échanges selon les fluctuations de leurs cours.
6. Selon Ricardo et Smith, un pays doit-il ou non s'ouvrir aux échanges extérieurs ?
Selon ces économistes du courant libéral de la fin du XVIIIème début XIXème siècle, chaque pays a intérêt à s'ouvrir aux échanges extérieurs. Chaque pays devrait produire les biens pour lesquels il dispose d'avantages en termes de coût de production et laisser les autres pays produire les autres biens. Ces pays pourront ensuite importer ce qu'ils ne produisent pas et exporter leurs surplus de production. Le commerce mondial serait donc interbranche (échanges de produits différents).
RQ : Pourtant, aujourd'hui, le commerce mondial est surtout intrabranche. Par exemple, la France exporte des voitures vers l'Allemagne et importe aussi beaucoup de véhicules en provenance d'Allemagne. Pourquoi ? En fait, chaque pays s'est spécialisé de façon encore plus poussée (véhicule haut de gamme en Allemagne et moyen de gamme en France). Aussi, le consommateur aime profité de la diversité des produits.
7. Selon vous, quels sont les avantages et les limites du libre-échange ?
Avantages : prix plus faible grace à la spécialisation et à la concurrence devenue internationale ; production à plus grande échelle donc moins chère et profitable pour les entreprises compétitives ; diversité des produits pour les consommateurs ; relations économiques entre pays permettant d'éviter les replis sur soi, les nationalismes... les guerres ; Certains produits/ressources n'existent pas dans un pays (ex : pas de pétrole en France), ...
Limites : Destruction d'emplois dans certains pays ; croissance du transport et donc de la pollution ; les pays peu compétitifs sont vulnérables ; recherche de baisse des coûts ce qui met en concurrence les systèmes de protection sociale ; renforcement du pouvoir des FMN qui ont parfois des pratiques non éthiques, ...
8. Quel est l'objet de l'OMC ?
L'objet de l'OMC est la libéralisation du commerce mondial et notamment les marchandises, les services et les droits de propriété intellectuelle.
9. Quel est l'ancêtre de l'OMC ?
Avec la victoire des alliés en 1945, le monde est organisé sur la base d'institutions nouvelles : l'ONU pour la sécurité, l'OMS pour la santé, le FMI pour la stabilité monétaire, la Banque mondiale pour la reconstruction et aujourd'hui l'aide aux PED et enfin ... le GATT (accord général sur les tarifs douaniers et le commerce). Il s'agit de tenir compte des désordres des années 20-30 qui sont en partie responsables de la guerre. L'ancêtre de l'OMC est donc le GATT. Elle le remplace en 1995.
10. Délimiter le champs d'intervention de l'OMC.
L'OMC comprend 164 pays et intervient en ce qui concerne le commerce de marchandises, de services et pour les droits de propriété intellectuelle.
11. Quels sont les grands principes de l'OMC ?
_ La clause de la nation la plus favorisée (chaque État signataire s'engage à accorder à l'autre tout avantage qu'il accorderait à un État tiers), c’est-à-dire non discrimination ;
_ L’égalité de traitement entre les produits nationaux et étrangers ;
_L’interdiction du dumping ;
_ L’encadrement des subventions publiques ;
_ La réductions des droits de douanes et des quotas ;
_La participation à des cycles de négociation pour instaurer le libre-échange.
12. Quels sont les effets attendus de la libéralisation du commerce ?
Il s'agit de profiter des avantages du libre-échange (voir question 7)
13. L'OMC a-t-elle réussi ?
L'OMC a attiré de plus en plus de pays désirant participer au libre-échange. Elle a contribué au développement du commerce international (croissance plus forte que celle du PIB). Elle s'est même doté d'un organe de règlement des différends pour arbitrer les litiges entre Etats membres. Elle a donc réussi.
Cependant depuis 20 ans, il est devenu difficile de conclure des accords en son sein. Des accords bilatéraux en dehors du cadre de l'OMC sont de plus en plus privilégiés. Cela place les pays riches en position de force ce qui risque de mettre en difficulté les pays plus fragiles. Le multilatéralisme ne semble plus d'actualité : trop de pays aux intérêts divergents. Les tensions internationales à l'oeuvre sont croissantes, notamment entre les Etats-Unis et la Chine.
Aussi, la mondialisation elle-même est remise en cause par de nombreuses personnes, ONG et responsables politiques.
RQ : Depuis 150 ans, le monde a osciller entre libre-échange et protectionnisme. A des phases d'accélération de la mondialisation, ont succédées des phases de repli. Sommes-nous à l'aube d'un arrêt de cette dernière phase d'accélération du commerce ?
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