Corrigé TP politique économique

 Commentez et expliquez l’évolution et le niveau de la dette publique française.

La dette publique de l'Etat dépasse 2 300 milliards d'€ aujourd'hui. Cela représente presque 100% du PIB. Celle-ci était de 56% du PIB en 1996. Elle a bondi à la suite de la crise économique et financière de 2008/2009.

En effet, le budget de l'Etat est constamment déficitaire depuis 40 ans, c'est-à-dire que les dépenses excèdent les recettes. L'Etat doit alors se financer en s'endettant sur les marchés financiers. La crise de 2009 a entrainé un endettement supplémentaire de l'Etat de 140 milliards d'€, un record !

La probable récession de 2020 (entamée fin 2019), liée en partie au coronavirus risque d'entraîner un besoin de financement encore plus élevé du fait de la dégradation désormais certaine des finances publiques.

Pour réduire le déficit public annuel de l'Etat et à terme stabiliser la dette publique, il faudrait augmenter les recettes donc les impôts et taxes (pour qui ?) ou réduire les dépenses publiques (lesquelles ?). Aussi, la croissance du PIB (croissance économique) pourrait permettre de réduire le taux d'endettement de l'Etat, si le taux de croissance est supérieur à la croissance de la dette (ce qui n'est pas le cas actuellement).

Quelles sont les sources de recettes des administrations publiques ? Commentez leur niveau et leur évolution.

Les recettes des administrations publiques proviennent essentiellement des impôts et taxes (prélèvements obligatoires). Le taux de PO est un des plus élevé du monde ! Il dépasse 48% du PIB en France juste devant la Belgique, le Danemark et l'Allemagne. Les impôts sont progressifs (impôt sur le revenu) mais surtout proportionnels (TVA). Les impôts progressifs sont pourtant plus justes socialement car les personnes à hauts revenus sont davantage taxées. A l'inverse, les taux de TVA sur les achats sont identiques pour tous.

Plus l'Etat finance de dépenses publiques, plus les prélèvements obligatoires seront élevés. La crise actuelle (2020) devrait accroître fortement le besoin de financement de l'Etat et donc son déficit public financé par emprunt. A l'avenir, l'Etat devra maintenir un taux élevé d'imposition et réduire ses dépenses publiques pour éviter un emballement non maîtrisé de la dette publique.

Montrez que l'effet multiplicateur justifie l'intervention étatique.

L'effet multiplicateur signifie qu'une hausse de la demande à un instant donné a un effet plusieurs fois supérieur sur le PIB et donc la croissance économique. Par exemple, une hausse de 80 milliards peut entraîner une effet de 400 milliards d'€ sur le PIB (multiplicateur de 5) si 80% de cette hausse fait l'objet d'une dépense.

Seul l'Etat peut augmenter ses dépenses en période de récession (ce sera le cas cette année). Cela devrait soutenir la croissance économique et permettre d'éviter une récession trop longue et trop sévère.

Commentez les dépenses publiques françaises.

Les dépenses des administrations publiques repésentaient en 2017 presque 1 300 milliards d'€ (dont 597 milliards pour la sécurité sociale, 255 milliards pour les collectivités locales, 492 milliards pour l'Etat au sens strict). Au sein de l'Union Européenne, c'est la France qui enregistre le niveau de dépenses publiques le plus élevé (56,5% du PIB). La moyenne des dépenses publiques pour la zone euro est de 47,1%.

Les dépenses publiques françaises se composent essentiellement des rémunérations des fonctionnaires (290 milliards €) et des prestations sociales (591 milliards €). En effet notre pays dispose de plus de 5 millions de fonctionnaires et notre système de sécurité sociale hérité de l'après-guerre n'a cessé de se développé.

On peut noter le faible montant des investissements (77,5 milliards €) et aussi le niveau élevé des intérêts sur la dette publique (42,7 milliards €). Les investissements permettent la productivité et la qualité des services publics. Les intérêts sont liés à l'endettement de la France qui va atteindre 100% du PIB !

La politique budgétaire de la France doit-elle respecter des contraintes européennes ? Pourquoi ?

La France fait partie d'une zone économique : L'Union Européenne. Certains pays de cette zone ont même une monnaie commune : l'euro.

Cet espace économique unique en son genre est source d'opportunités pour les agents économiques. Mais l''UE est aussi une contrainte.

L'interdépendance des pays européens les oblige à se coordonner. Par exemple, en phase de récession, les états membres doivent coordonner leurs politiques budgétaires pour les rendre efficaces. Aussi, un marché commun exige une harmonisation de la législation. Les directives européennes et les règlements européens permettent d'harmoniser cette législation. Un budget européen (aussi faible soit-il) permet de financer une politique structurelle européeenne (dans l'agriculture notamment).

Enfin, la politique monétaire de la BCE est identique en zone euro. Les états européens se sont entendus pour respecter des règles de bonne conduite pour garantir la réussite de l'Union Economique et Monétaire (UEM). La dette publique de chaque Etat ne doit pas dépasser 60% du PIB. Le déficit public ne doit pas excéder 3% du PIB par an. 

Se pose tout de même le problème des difficultés spécifiques des états membres et de leur niveau de développement différent. Cela exigerait une solidarité entre états membres plus poussée.

Rappelez comment L’Etat finance son déficit public ?

La France finance son déficit public en émettant des titres de dette sur les marchés financiers. Ces titres sont des bons du trésor émis par l'agence France Trésor. Les investisseurs peuvent acheter ces titres et perçoivent en contrepartie un intérêt. Ces titres sont émis à plusieurs échéances (6 mois, 1 an, 10 ans, 30 ans, ...). A l'échéance, ils sont remboursés.

Plus le déficit public de l'Etat sera important (ce sera le cas cette année 2020), plus l'Etat devra émettre ces titres et donc s'endetter.

Quel problème peut entraîner l’interventionnisme d’Etat ?

Le recours croissant à l'endettement par les états (pas que la France) entraîne un effet d'éviction. Les investisseurs peuvent acheter massivement les titres émis par les états plutôt que de financer des entreprises en achetant des actions et obligations. Les entreprises peuvent avoir plus de mal à se financer sur les marchés financiers et cela peut réduire leurs investissements. Or ces investissements sont nécessaires pour favoriser l'innovation, la croissance économique et l'emploi.

Un autre problème (déjà évoqué) est celui de la dette. Les déficits publics peuvent conduire à l'effet "boule neige". Ces déficits sont financés par endettement. Or cette dette a un coût représenté par un taux d'intérêt. Plus il y a de déficits, plus l'endettement augmente, donc plus il y  d'intérêts à payer ce qui conduit à encore plus de déficit ... A terme, c'est la faillite de l'Etat (VOIR Vidéo 2017 chronique d'une faillite annoncée)

Identifiez les points positifs et négatifs en ce qui concerne la conjoncture économique de la France.

Selon la note de conjoncture de l'INSEE (2019), le commerce mondiale devrait ralentir ce qui est négatif pour les exportations françaises et donc notre croissance économique.

L'INSEE avait prévu aussi un ralentissement de la croissance économique en 2019. On sait depuis janvier 2020 que le PIB de la France a augmenté de 1,2% seulement en 2019 contre +1,7% en 2018 et +2,2% en 2017 ! On sait aussi que l'année 2020 sera terrible. Une récession est à l'oeuvre depuis le dernier trimestre 2019 et va s'aggraver fortement en raison de la pandémie actuelle.

Il y a peu d'éléments positifs à évoquer aujourd'hui. La France reste la 6ème puissance économique du monde. Elle inspire confiance et l'Etat a la possibilité de s'endetter pour limiter la récession. Les travailleurs français ont (malgré les 35h) une des plus importante productivité du travail au monde. Aussi le taux d'épargne des français est plus élevé que dans de nombreux autres pays développés (USA par ex). Cela permettra de maintenir les dépenses de consommation et éviter une chute trop brutale de la demande. En effet, en récession les investissements des entreprises et les exportations baissent. Donc les dépenses de consommation des ménages et la hausse des dépenses de l'Etat permettront d'éviter une trop forte chute du PIB.

Par contre, cette récession devrait conduire dans les prochains trimestres à une hausse des faillites d'entreprises et à une hausse du chômage.

 

J'ai ajouté de nombreuses vidéos sur la politique économique (vidéos économie). Elles sont utiles pour vos révisions et votre compréhension du chapitre !

 

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